*Charenton / rue de Paris*
Comme dit précédemment ce réseau n'est
plus que l'ombre de ce qu'il fut, depuis les dernières phases d'injection
qui l'isolèrent des carrières de Gravelle
et de Charenton/ SNCF. Mais il reste remarquable
pour plusieurs raison. En premier car il constitue aujourd'hui un des très
rares site souterrain de banlieue qui fut consolidé par l'IGC
de Guillaumot et Héricart de Thury. On trouve en effet aujourd'hui de
très belles plaques indicatives : de rue ("route de Charenton à
Paris côté du" "nord", du "levant", du
"couchant"), de numérotation et de datation de confortation
IGC (allant de "2G XI R" [1803] à "HT 1826"), de
nivellement. Ce dernier point mérite une mention particulière
car l'escalier principal d'accès en colimaçon, aménagé
par Guillaumot en 1802, s'est vu orné à sa base d'une indication
de nivellement en pieds et mètres ("15 mètres 54") ;
mais une fuite d'injection, mal canalysée, engloba il y a peu cette inscription
vieille de 2 siècles. Il faut souligner que des "erreurs" de
cette nature, dommageable pour notre patrimoine souterrain, se produisent régulièrement
sous Paris et la Région Parisienne ; le moins que l'on puisse dire est
que l'IGC semble avoir peu d'influence sur les richissimes entreprises d'injection.
Dans le cas de Charenton, il leur fut cependant ordonné de remettre en
état le site abîmé ; seulement 30 % de la masse injectée
fut enlevée, de plus à l'aide de méthodes fort agressives
vis à vis des inscriptions prises (les traces de pics défigurèrent
notamment l'indication de nivellement).
Le réseau se constitue d'une galerie de direction N-O/S-E courant sous
l'actuelle rue de Paris : une parallèle et 2 transversales s'y ajoute
à l'extrémité N-O ; une parallèle et une transversalle
entaillée dans la masse la termine au S-E (galeries de recherche). La
partie nord, encadrant l'escalier en colimaçon, est la plus ancienne
; les confortations, en voûtes et encorbellements, sont l'oeuvre de Guillaumot.
Le reste du réseau, également finement maçonné en
voûtes et encorbellements, ont été réalisées
sous Héricart de Thury (entre 1809 et 1826). Il faut signaler la présence
d'un remarquable puis de service maçonné trapézoïdal,
du même type que celui de Cochin. Il est également encore possible
d'accéder à de vieilles carrières
en piliers tournés. Celle la plus au nord, partiellement remblayée,
présente un remarquable front de taille d'origine, un puits à
eau plongeant dans la nappe phréatique (4m plus bas), un puits de service
recouvert en surface, un vieux pilier de confortation IGC en encorbellements
; on y accède par une galerie dont un des côtés développe
de belles hagues et piliers à bras IGC. L'autre carrière, la plus
au sud, est de confortation plus récente (piliers de consolidation carrés
en meulière) ; l'ensemble est parsemé de tuyaux plastiques d'injection
rejoignant la surface, mais à ce jour aucun produit de comblement n'y
a encore été déversé.