C'est la méthode la plus ancienne qui consistait à extraire
la masse en laissant de place en place, des massifs de pierre destinés à soutenir
le ciel.
L'abattage et la taille des pierres produisaient beaucoup de déchets. Ceux-ci
étaient bien entendu laissés en place. Ainsi, la hauteur des vides actuels,
qui ne dépassent pas deux mètres en moyenne, ne réprésente-t-elle souvent que
la moitié de la hauteur réelle d'exploitation.
On peut encore observer des exploitations à pilliers tournés qui sont à peu
près dans l'état où les ont laissés les carriers du Moyen-Age. On les trouve
sous l'Hôpital du Val de Grâce et sous la rue de la Tombe Issoire.
Méthode
par "hagues et bourrages"
A une époque plus récente, le souci de rentabiliser l'extraction
a conduit à un nouveau mode d'exploitation radicalement différent. L'exploitation
à pilliers tournés exigeait en effet de renoncer à extraire la totalité de la
pierre puisqu'une partie de celle-ci était laissée en place pour former les
pilliers.
La nouvelle méthodes dite par "hagues et bourrages" consistait en une exploitation
totale des bancs. On édifiait de temps en temps quelques "pilliers à bras",
formés de blocs de pierre empilés les uns sur les autres afin de soutenir le
ciel, puis les déchets étaient soigneusement bourrés jusqu'au ciel dans les
zones précédemment exploités et l'on construisait des murs légers -"les hagues"-
afin d'éviter que ces remblais ne séboulent dans les galeries.
Entre ces bourrages étaient ménagés de nombreuses galeries pour la circulation
des hommes et le roulage des blocs vers les puits d'extraction. C'est ainsi
qu'à partir du XVIè siècle de nombreux quartiers de la rive gauche de la capitale
vont se retrouver entièrement vidés de leur substance rocheuse sans que pour
autant la sécurité et la stabilité des terrains de surface soient remise en
cause.
Aujourd'hui, on reconnait les anciennes exploitations par hagues et bourrages
par la présence de hagues derrière lesquelles on peut voir les bourrages qui,
tassés par le temps, laissent un léger jour en dessous du ciel. Parfois, le
ciel affaissé est venu s'appuyer sur les bourrages.