Val-de-Grâce

C'est assurément le lieu mythique pour tous cataphile ; il est vrai que l'ambiance y est vraiment particulière. Situé sous l'hôpital du même nom, ses cavités souterraines correpondent à d'anciennes carrières en piliers tournés dâtant du Moyen-Âge (du 13ème au 16ème siècle). Son allure si carractéristique est dut aux massives confortations entreprises par Mansard au cours du 17 ème siècle pour consolider les sous-bassements minés du futur hospice du Val-de-Grâce. Les murs de confortations sont épais (4 m) ; les piliers sont carrés, massifs et hauts avec parfois une assise trapézoïdale comme à la salle Z. Cette dernière mérite une mention toute particulière car véritable petit bijou de confortation "mansardienne" : la hauteur d'exploitation d'origine y est conservée (4-5 m) ; les piliers tournés sont confortés par d'exceptionnels piliers et voûtes de consolidation.
L'IGC a également laissé son empreinte dans le Val-de-Grâce à travers de nombreuses confortations et inscriptions du 19ème siècle : dâte, situation des édifices de surface en l'aplomb (ex : sous l'église, le bassin, les jardins...du Vdg), indications de nivellement. Mais les vastes salles du Vdg comportent de nombreux éléments et monuments, aujourd'hui célèbres car chargés d'histoire et d'anecdotes. Ainsi y trouve t'on : le Pavillon de la Reine ; la salle électrogène (qui alimentait en électricité l'abri des Feuillantines tout proche) ; la salle des radios ; l'escalier Mansard ; le corridor ; la château des cloportes ; l'arche perdue ; les Bermudes ; le puits des bains ;...
L'aération des cavités est assurée par de nombreux puits et escaliers. Signalons la présence de magnifiques puits d'exploitation, larges et maçonnés. On trouve ainsi un étrange puits duquel déborde, à partir de la surface d'étonnantes racines d'arbre de plus de 15 mètres de longueur. Signalons au S-E un puits comblé par de la terre et des débrits de vaisselle.

Etat actuel du Val-de-Grâce : Ceux qui découvrent le Vdg pour la première fois sont frappés par l'état de délabrement apparent. C'est que de nombreuses générations de cataphiles ont parcouru cet espace célèbre. Les tags sont omniprésents et cachent de nombreuses inscriptions historiques. Des pilleurs de plaques (qui ne sont pas toujours de vilains petits cataphiles mais parfois de célèbres et respectés responsables) ont intensément sévi : plus aucune plaque émaillée ne subsiste ; même certaines en pierre ont été attaquées.
Les communications entre le Vdg et le reste du réseau sont nombreuses mais aujourd'hui presque toutes bouchées car remblayées, murées, bétonnées, injectées.

Un peu d'Histoire : Anne d'Autriche, en 1621, appuya auprès de Louis XIII le transfert des religieuses bénédictines du couvent de Bièvre en un enclos du Fbg St Jacques, dit du Val-de-Grâce. L'architecte Mansart commença les travaux de construction d'une église et d'une abbaye dès 1638. En creusant les fondations il découvrit les importants vides laissés sous terre par des générations de carriers. Ces vides furent sondés, cartographiés puis consolidés en l'aplomb des futurs bâtiments. Mais les fortunes dépensées par Mansart dans ces confortations imprévues lui firent retirer l'affaire au profit de Lemercier.
L'escalier dit "Mansart" fut construit pour les besoins des ouvriers. C'est aujourd'hui le plus important des escaliers donnant accès aux carrières : 19 m de haut, 2 m de large, 30 m de long ; 3 groupes de chacun 16, 17 et 18 marches. Le ciel est soutenu de place en place par des arcs surbaissés. En 1988 il a fait l'objet d'un classement au titre des Monuments Historiques.
Le puits que l'on surnomme "trou de service de Madame la Reine" est en fait l'ancienne fosse d'aisance des appartements privés que la Reine, Anne d'Autriche, habita au Vdg.
Un peu plus loin est un puits de service à échelons dans lequel passe une tuyauterie qui, à la surface, communique avec le service des bains et, dans la carrière, avec 4 énormes cylindres en tôle, destinés à maintenir l'eau à température constante des souterrains (13°). Cette activité cessa au cours du 20ème siècle.

Plan du Val-de-Grâce
Merci à Lafouine pour cet extrait d'un de ses plans

Galerie Photo
salle électrogène arche de consolidation IGC (secteur Est) Trou de service de Mme la Reine inscription à proximité du trou de service de la Reine salle des radios escalier du Jardin voûtes vers l'escalier Mansard
indication de nivellement de l'escalier Mansard escalier Mansard plaque (secteur ouest) L'Arche perdue
plaque moderne dans les Bermudes puits comblé avec débris de vaisselle
plaque sous le Jardin du Val-de-Grâce Ancien puits d'extraction ovale maçonné (près d'électrogène) sous le Jardin, au N-E du Vdg Murs en briques de l'abri de défense passive aménagé au sein du Vdg Sous la Bassin du Vdg (au centre_est) Mur de confortation de Mansart (Château des Cloportes) un pilier tourné Voûte et confortation de Mansart (Château des Cloportes) Puits de service à échelons, circulaire et maçonné (au niveau du puits des Bains) Citernes du service des Bains Plaque en direction de l'escalier Mansart Plaque sous l'Eglise du Vdg (centre-ouest).
puits à eau aérien (nord du vdg) sous la grande cour du vdg
Unique plaque mentionnant une confortation de Guillaumot sous la cour du vdg