L'Observatoire de Paris, un riche
passé
souterrain
L'Observatoire de Paris est né du projet de créer
en 1667, au lieu-dit Le Grand Regard (Le Regard de l'aqueduc des eaux
de Rungis et d'Arcueil construit en 1613), un observatoire astronomique
royal dans le but d'améliorer les cartes de navigation de
l'époque. Conçu par l'architecte et médecin Claude Perrault (frère du
conteur Charles Perrault), l'édifice fut rapidement bâti en dépit des
travaux de consolidation qu'il fallut effectuer dans les sous-sols ;
l'Observatoire était en effet construit au-dessus d'anciennes
carrières. Le gros oeuvre fut terminé en 1672, mais les travaux
d'aménagement se poursuivirent jusqu'en 1683.
Par la suite, les souterrains de l'Observatoire
servirent de lieu d'expériences scientifiques, tels la chute de corps
dans le vide et l'étalonnage de thermomètres. Dans les années 1920 des
horloges fondamentales y furent même installées. Ses souterrains
servirent également d'abris de défense passive durant la Seconde Guerre
mondiale.
Aujourd'hui, nombreuses sont les traces de ce riche
passé.
Des carrières moyenâgeuses à l'origine des vides, subsistent encore
d'imposants piliers tournés ainsi que quelques fronts de taille épars. Des
travaux de consolidation de ces vides entrepris
vers 1670 (soit un siècle avant la création de l'IGC !), subsistent
d'étroites galeries aux épais murs maçonnés : un ouvrier, Noé Camar, a
même inscrit en ciel de carrière son nom ainsi que l'année en cours.
Une niche encore parfaitement visible abritait jadis la statue de
Notre-Dame-de-Dessous-Terre (celle-ci a aujourd'hui rejoint la surface
et le musée de l'Observatoire). Et que dire de ce magistral escalier
circulaire qui permettait autrefois d'admirer un bout de ciel
depuis les carrières.
L'IGC a également laissée son empreinte dans ces souterrains, installant plaques indicatives et autres ouvrages de confortation. Cloches, électricité et autres aménagements "modernes" soulignent le rôle joué par ces souterrains dans les progrès scientifiques du siècle dernier.
Mais assez d'explications, place maintenant aux images de ces lieux si chargés d'histoire(s).
Ultimes vestiges des carrières
moyenâgeuses, les piliers tournés
Une inscription liée aux travaux de
consolidation des carrières (1671)
D'épais murs de confortation
étroitement liés à la construction de l'Observatoire (circa 1670)
Un escalier monumental reliant
carrières et corp de bâtiment
Des souterrains transformés en lieux
d'expériences scientifiques et abri de défense passive
Des plaques indicatives ornées de
graffitis