Carrières sous l'ancien
hospice de bicestre
L'actuel hopital de Bicetre est souminé par d'anciennes carrières
souterraines de 2 types : en piliers tournés ; à hagues et bourrages.
Les constructions successives qui s'échelonnèrent du 17ème
au 20ème siècle rendirent nécessaires la sécurisation
des vides soujacents. Les anciennes carrières en piliers tournés
(situées en bordure ouest, avec entrée en cavage à flanc
des coteaux de Bièvre), furent toutes remblayées (dernière
injection en date courant 2001 sous la fac de médecine). Il s'agissait
de vieilles exploitations moyennageuses, parmis les plus anciennes du sud parisien.
La carrière proposée ici comporte d'ailleurs un ancien secteur
en piliers tournés (secteur de la Grotte et des Bizuths) ; l'ensemble
est sécurisé aujourd'hui par des piliers de conso. et des comblements
partiels. Le reste des vides de cette carrière est le fruit d'une exploitation
plus récente effectuée selon la méthode des hagues et bourrages
(18-19ème siècle). Il ne reste comme trace de cette phase d'exploitation
que quelques tronçons de galeries longeant l'ancien front de taille (il
n'y a en effet aujourd'hui plus aucune galerie d'origine à hagues et
bourrages). Toutes les autres galeries qui composent ce réseau sont ce
que l'on appelle des galeries d'inspection. Tracées au sein des anciens
déblais d'exploitation, elles sont composées d'épais mur
droits maçonnées, et souvent rectilignes ; elles sont en l'aplomb
des anciens batiments de l'hopital construit ici vers 1880 (batiments de surface
en briques rouges). Elles ont été aménagées afin
de permettre une surveillance régulière des soubassements ; elles
datent des années 1880 (un mur de conso. porte en effet l'année
1888 peinte au pochoir). D'ailleurs les premières traces de visiteurs
(graffitis à la mine de plomb) remontent également à l'année
1888 ; elles vont jusqu'aux années 1950, 1996, voire 2001 ; on les rencontre
un peu partout dans le réseau mais se concentrent dans les vastes et
hautes salles proches de l'escalier d'accès (Salle des bizuths et de
la Grotte). Ces inscriptions sont composées pour l'essentiel de noms
et parfois de brefs messages (étudiants de l'hospice ?).
Certains piliers de conso. portent une numérotation peinte en noir au
pochoir (peu avant la salle des bizuths). Il semble qu'une deuxième phase
de consolidation aient été entreprises vers 1930 : murs et voutes
à joints bétonnés ; plaques octogonales indicatives en
angle de galerie (portant numérotation) ; escalier d'accès (?).
Trois puits de service sans échelons sont, avec l'escalier, les seules
voies de communication et d'aération avec la surface. Il faut signaler
l'existence d'une importante fuite d'eau chaude (40°C) sous le pavillon
n°6 ; chaleur et humidité rendent ce tronçon de carrière
particulièrement éprouvant et pénible à traverser
(la hauteur de ciel de 1,20m n'arrange rien). Ce réseau comporte également
quelques beaux anciens ateliers de carrier (salle des Bizuths, salle du Yang
avec encore les boisages).
Le développement total du réseau est aujourd'hui de l'ordre du
kilomètre. Il fut emputé de sa moitier Est lorsque furent injectés
les soubassements du "nouveau" batiment de gériatrie (il y
a 5-6 ans, vers 1996) ; cette injection condamna également la jonction
avec le secteur encore plus à l'Est, composé de galeries d'exploitation
à hagues et bourrages..
Conclusion : Bien que d'un développement moindre de ce qu'il devait etre il y a encore 10 ans (1/3), cette carrière est intéressante à plus d'un titre : elle est tout d'abord un des derniers exemples illustrant les intenses phases d'extraction qui affectèrent les bords de Bièvre dès le Moyen Age ; elle regroupe les 2 types d'exploitation (pilier tournés / hagues & bourrages) ; elle témoigne des méthodes de consolidation et d'inspection des années 1880-1930 ; elle possède une quantité certaine de graffitis échelonnés sur une période de presque 120 ans.
Galerie photo (Géos&Titan)