Extraction et évacuation des matériaux
L'abattage, c'est à dire la séparation des pierres du banc,
faisait appel aux opérations de souchevage et de défermage.
Le souchevage (n°1 et 2 ci-contre) consistait à réaliser une saignée horizontale,
on profitait de la présence de bancs tendres de calcaire marneux nommés "souchet",
lesquels sont si friables qu'ils s'écrasent sous les doigts.
Lorsque le souchevage était suffisant, on pratiquait des tranches de défermage
(n°3), sorte d'amorces de ruptures verticales destinées à délimiter la longueur
de l'abattage.
On trouve souvent dans les fronts de taille, des restes de souchevage. Par contre
les traces de défermage sont rares, preuve que les carriers en limitaient l'étendue
au minimum. Ensuite on enlevait les cales placées dans le souchevage et, au
besoin on enfonçait à l'aide d'une masse des coins de fer entre le banc à abattre
et celui qui le surmontait (n°4).
Sur ce croquis on peut voir comment étaient remonté les blocs
de pierre, à l'aide de treuils reliés à de grandes roues en surface.
La traversées des couches superficiels se faisaient par des puits d'extraction
; ils assuraient également un rôle d'aérateur. On dénombre actuellement plus
d'une centaine de ces puits sur tout le réseau ; une part importante a été,
au cours de ce siècle, aménagée avec des échelons afin de servir d'accès
aux équipes spécialisées.
Les blocs de pierre étaient acheminés vers les
puits d'extraction par des chariots sur rails tirés par des chevaux (voir
photo ci-dessous).
Arrivés
à la base des puits, il fallait ensuite remonter les pierres. On utilisait
pour ce faire de grandes roues, de 8 ou 9 mètres de diamètre,
qu'on actionna dans un premier temps par des hommes ("roues à écureuils").
Plus tard ils furent remplacés par des chevaux, puis des moteurs à
vapeur et à électricité.